De sortie

Au passage du bus – à l’entrée de Dugny – un geai lourd bat de l’aile, il s’arrache avec peine et s’envole lourdement, presque à la verticale, il file entre deux vieux pommiers pleins d’arthrose; le bleu de son miroir alaire disparaît derrière les branches recouvertes de lichens, je pense au pic-vert, même allure, qui a pris le même chemin entre deux foyards, la semaine passée dans les contrebas du Biollut. Je pense encore à la buse qui a attendu mon passage toute la semaine sur le plateau de Sainte-Catherine, à tous ces oiseaux entrevus qui se méfient de mes allures sans pour autant bouder tout à fait ma compagnie.
Une bergeronnette sautille un peu plus haut, l’herbe brûlée par la neige se soulève sous ses pas menus et se bombe.
Un merle rentre les épaules à la sortie du hameau et s’éloigne du bord de la route tandis qu’une trentaine de choucas tournent dans le ciel bleu. Dugny est déjà derrière nous.

Jean Prod’hom