Consolations

Ecoute
le cri de l’archer
lorsque la flèche est sur le point d’atteindre son but
écoute sa détresse
car ce qu’il y a là-bas entre saules et aulnes
n’appartient à personne
pas plus que les étoiles
lorsque la seconde flèche disparaît dans la nuit

les vers des poètes
venus sur le tard
ont rongé les racines du petit matin
si bien que la lune ne se confie plus aux marécages
pas plus que l’eau aux sourciers
ils ont abandonné la partie
mangent désormais des cactus
et chantent sur la cime
le refrain des consolations

va ton chemin sans plus t’inquiéter
la route est droite et tu n’as qu’à monter
portant d’ailleurs le seul trésor qui vaille
et l’arme unique au cas d’une bataille
la pauvreté d’esprit

Jean Prod’hom