Parabole

Si ce qui est dit est bel et bien ce quelque chose qui s’ajoute en supplément à ce qui est sans jamais en faire partie, on ne pourra faire mieux que parler en paraboles, et ce que tu entends ne saurait être autre chose que ce qui vient de l’autre rive. Nous aurions pour tâche de faire coïncider, par-dessus l’abîme, le réel avec ce qu’on en dit, en aménageant des gués, en multipliant les métaphores, en inventant des langues qui se chevauchent, en creusant en chacune d’elles la place de ce qui leur manque, en mêlant l’eau et le feu, sans jamais y parvenir, avec le souci de demeurer sur le qui vive, c’est-à-dire à côté, ébloui par ce qui se déroule de l’autre côté : le coq et l’âne.

Jean Prod’hom