(FP) Au tard venu les os

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Ne pas comprendre avec sincérité, ou méthodiquement, ignorer ou ne pas accepter les commodités de raison sur lesquelles les groupes s’accordent, douter de la solidité des idées partagées et de leur enchaînement, des assurances de convenance, différer les alliances malgré leurs séductions, ne pas craindre l’isolement légitime auquel condamne le courage muet. Rester en arrière pour le meilleur et pour le pire, se réjouir même de ce retard et du vent qui souffle sur le pont de nos embarcations devenu désert, du ciel qui jette des seaux d’eau sur les feux de l’ambition. Et chaque fois que cela se peut, malgré la fatigue, fermer les yeux et retrouver lorsque le jour vient, hors la mêlée, ce qu’on aurait pu manquer. 
L’idiot a les coudées franches dans les ruines que les hommes ont laissées derrière eux et la terre grandit à mesure que les générations se succèdent. A l’arrière les places sont légion, ouvrent les bras à ceux qui s’attardent. N’y règne aucune faute de goût, tout y est à nouveau permis, délicatement permis. (P)

Jean Prod’hom