La Savignière

Crésus / 12 heures

Si j’ose après Madame Cambremer, à qui un adjectif louangeur ne suffisait pas, le faisait suivre (après un petit tiret) d’un second, puis (après un deuxième tiret) d’un troisième), si j’ose après Julien Graq se félicitant des tirets qui suspendent la constriction syntaxique, obligent la phrase à cesser un instant de tendre les rênes, après Jacques Drillon, après François Mauriac qui ne les aimait pas, après Gérard Genette se réjouissant de ce signe qu’on n’a pas obligation à refermer, qui est, contrairement à l’autre [la parenthèse], un trait d’écart ou de séparation,… si j’ose alors je me réjouis.
Je me réjouis de l’existence de ce signe qui réduit les ambitions de la phrase, son despotisme, la ramène à ce régime un peu maigre qui doit rester le sien, la creuse en ouvrant, lorsqu’il n’est pas double et que la fin approche, un autre versant, un écho – un pont et une relance.