Riau Graubon / 13 heures
Il en serait ainsi, en effet, si nous nous contentions de jeux de détente qui se présentent sans ordre intérieur, avec leur contenu d’activités compensatrices passagères. L’enfant fait tourner un train sur des rails; puis il va jouer à un jeu de construction parce qu’il est fatigué du chemin de fer, et s’en ira gratter la terre quand il éprouvera le besoin de sortir au grand air. Il en est sans doute ainsi, d’après ce que j’ai lu et vu, dans le système à la mode de Madame Montessori. L’enfant choisit son activité, c’est un fait, mais ne serait-il pas nécessaire de lui faire sentir l’utilité de cette activité, de lui faire acquérir subconsciemment la notion de travail qui l’aurait motivé et ordonné, au lieu de la laisser à la merci de la fantaisie et de l’illusion.
Célestin Freinet, Oeuvres pédagogiques I,
L’Education du travail, 1949
L’éducation du travail