Salle de bains

Riau Graubon / 19 heures

Le match de foot à Bâle m’a tenu éveillé jusqu’à plus de 23 heures hier soir, je me réveille avec les yeux qui piquent et des doutes sur mon entreprise. Arthur a congé et dort, les filles et Sandra partent à la mine; je monte à la bibliothèque, ouvre un fichier Rapidweaver, risque une première phrase et en imagine les ricochets jusqu’à la dernière; ça passe mais pas tout à fait comme je l’imaginais, rien n’est donc tout à fait perdu. Je transcris une page de la Cour sainte de Nicolas Caussin, c’est du solide. Au-dessus de nos têtes le ciel est encore bleu mais les prévisions sont mauvaises, à l’ouest des nuages remontent le long du Jura, je sors à un peu plus de 9 heures avec Oscar et mes nouvelles chaussures aux pieds.

J’ai donc passé à l’acte ce matin, posé une première phrase et le contour d’un premier alinéa, avec ses bords et son motif. Il aura fallu que je cesse de regarder le Seeland du haut du Chasseral et réduise mes vues au chemin de la Mussilly. Me voilà un peu réconforté, réjoui à l’idée, si la nuit le veut, de passer les matins prochains à l’atelier et au jeu des focales. Quelqu’un a rempli les mangeoires du jardin, les moineaux viennent en grappe, les mésanges seules ou par deux; je croyais les secondes plus frileuses que les premiers, je me trompais. Lili est restée à l’école, on mange des gnocchis au pesto et de la salade, j’ai vu un peu court, chacun revisite le frigo.

Je fais une sieste après le repas, alterne somnolence et lecture des comptes-rendus de quelques-unes des promenades de Robert Walser avec Carl Seelig; j’entame ensuite, sur les conseils du premier, le recueil de nouvelles de Gottfried Keller parues sous le titre des Gens de Seldwyla. L’introduction n’est guère convaincante – la traduction? – mais les premières pages de Pancrace le boudeur m’emballent. L’après-midi court sur son erre, studieux, c’est bien avant la nuit qu’on allume les lumières.
Arthur se propose de faire des crêpes, il a besoin d’œufs, de jambon, de saumon et de fromage. Je fais un saut chez Duvoisin et achète une polaire chez Landi après avoir déposé Lili à Servion. Je bois une verveine à la Croix fédérale en l’attendant et termine Pancrace le boudeur. Henri le Vert m’avait enchanté, Pancrace me ravit, plaisir d’une longue prose qui ondule, balance et respire. Je me suis informé, les oiseaux c’est Sandra qui les nourrit.

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