Juillet 2019

Eine Distanz, die Annäherung verspricht, eine Vollzeitbeschäftigung ohne Arbeit, ein Tod, der intensiver leben lässt. In «November» gelingt es Jean Prod’hom, diese Wahrheiten, die sich jeglicher Logik entziehen, offensichtlich zu machen.

Prod’homs im November 2018 in den éditions d’Autre Part erschienene flüssige Prosaerzählung ist «weder ein Spaziergang noch ein Ausflug, eine Wanderung, ein Tagebuch, eine Irrfahrt, eine Suche oder eine Reise, sondern ein bisschen von alledem». Sie ist auch, und das vor allem, eine Freundschaft mit einem alten Mann, S., dessen Einfachheit und Genauigkeit die Erzählung bis zum Schluss durchziehen. S. will sich die Zeit nehmen zu sterben – in aller Bescheidenheit, ohne Hast, alleine. Man versteht ihn, denn die eigenen Gedanken vermischen sich immer mehr mit Prod’homs Worten – und am Mittwoch, den 8. November, bricht man «mit einem mageren Rucksack auf dem Rücken» in Riau auf, um sich der Welt zu nähern, «die S. verlassen würde.»

La suite, c’est ici

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C’est le journal d’un pasteur de la première moitié du XIXe siècle – rêveur, marcheur, poète, médecin, botaniste – qui m’aura souvent enchanté. Quelques-unes de ses notes sont éblouissantes. On y découvre Lausanne, Genève, Bourdeaux et ses environs, le pays valdôtain dont il vient,… ses amis aussi: Vinet à qui Muston fait la courte échelle pour qu’il soit à l’heure à l’Académie, Michelet qui lui propose un poste de professeur à Paris,…

J’aborde ici le triage des notes contenues dans mon cinquante-sixième cahier, où elles sont rangées sous des chiffres qui vont de 9030 à 9166. C’est la conversation que j’ai eue avec moi-même pendant toute une année; cela trompe l’isolement, mais ne mérite pas de survivre; ma bonne Aline seule pourra s’intéresser, et encore, à condition d’en supprimer les répétitions fastidieuses. – Pourquoi les avoir écrites? – Pour desserrer mon cœur et me distraire; si j’avais pu l’épancher dans une intimité sympathique, j’aurais bien préféré. Mais peut-être eussé-je alors perdu mon temps à être heureux.

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Rouissage du lin près de Calais

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Calais

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Bonne nouvelle de Bienne!

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À l’écriture de concevoir l’inconcevable, la vie de l’homme d’avant l’écriture.

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Cabane de l’Escampette, en famille et en bout de baie, douanier de Saint-Michel et de Tombelaine.

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Sur les rives de la Voiselle dans le Marais de Bourges.

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… Le lendemain, jeudi, je suis parti à 5 heures pour remonter le torrent jusqu’au pont de Nant; puis je suis monté à la Varraz, où je suis arrivé au moment où les vachers faisaient rentrer les vaches. Après une halte dans un chalet, je me suis mis en route pour Anzeindaz, en passant par la Boulaire. Les gazons sont déjà bien jaunes; plus de fleurs; mais en revanche les sources sont abondantes à cause des grandes pluies. Au moment où j’arrivais sur le col qui sépare Anzeindaz de la Varraz, j’ai entendu une effroyable détonation; c’étaient des blocs qui se détachaient des Diablerets. Le ciel était obscurci par la poussière. J’ai passé deux jours à Anzeindaz, occupé à me promener le long du ruisseau à boire de ses eaux glacées et à causer avec quelques amis… »

Lettre de François Bertholet-Bridel, été 1853

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