Moratel

Cully / 15 heures

Lili – qui est rentrée plus tard qu’elle l’avait annoncé – a toussé jusqu’à très tard hier soir, si bien que je ne dors qu’à moitié, plus du tout lorsque le réveil me rappelle à l’ordre. Il est 6 heures, je descends à la cuisine, prépare des sandwiches et une tarte aux poires, conduis Louise aux Croisettes, feuillète quelques livres empilés sur mon bureau que j’escomptais lire avant de me lancer dans le grand bain : ils me tombent des mains ; je bois un café, ouvre aux poules, guigne dans la chambre de Lili que la sonnerie de son réveil ne formalise pas, grignote un morceau de pain et des grains de raisin.

Cris et chuchotements, Ingmar Bergman, 1972.

Fin d’après-midi au Tranquille. Atelier d’écriture proposé par Vincent Delfosse, un amateur de haïkus, qui met à notre disposition des cartons de toutes les couleurs, un Polaroïd, du scotch et une merveilleuse petite machine qui, par une seule pression, ouvre dans le carton, là où on le souhaite, une fenêtre de 3.5 x 3.5.
Anne-Hélène et Nadhir nous servent des tranches de gâteau aux pommes, au vin cuit et aux prunes à discrétion. Pour le reste, une heure et demie de stabulation libre.

 

Ciel

Riau Graubon / 9 heures

L’efficacité et l’élégance avec lesquelles le ciel, sans se creuser la tête, effaçait les empreintes de nos allées et venues – de notre bonne ou mauvaise fortune et de nos calendriers – avaient conduit une armée de chercheurs exaltés à se lever, pressés d’extraire avec exactitude les lois simples qui président à la disparition des traces que nous laissions derrière nous, en laissant à d’autres le soin de fournir les raisons complexes du tohu-bohu dont nous étions indéniablement les maîtres.