Le pullman est flambant neuf

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Cher Pierre,
Le pullman est flambant neuf, Gégé est allé le chercher en fin de semaine. Je salue quelques parents, la semaine sera belle. départ à 8 heures. Salut jeunesse! lance Gégé. En route pour Montana-Vermala !

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Inutile de faire des photographies, le lac a tourné le dos depuis toujours aux louanges. Le Catogne se dresse au fond, mais ce n'est pas une fin c’est un coude ; le Rhône, modeste, a fait le gros du travail. A Saint-Maurice, on voudrait glisser la main pour lui donner un peu de place, écarter les montagnes, desserrer l'étreinte.
Lis, avant d'entamer la montée sur Montana, le rapport du voyagiste qui a accompagné F. à Madras. J’imagine bien les jours qu’il raconte, mais ce sont bien sûr ce qu’on ne saura jamais qui intrigue : les 17, 18 et 19 janvier en face desquels il a écrit : Pas de nouvelles.
Hôtel Elite, on débarque avec 32 gamins, Véronique nous attend. Lorsque tout le monde a récupéré ses affaires, Gégé fait une photo de son pullman, avec le Weisshorn et le Bishorn pour décor ; une sacrée occasion, refait à neuf, moteur et carrosserie.
On pique-nique, les 12 coups de midi interrompent les chants dans les sapinières du golfe. Les cloches et les oiseaux me ramènent au temps d’avant l’aménagement du plateau, et puis aux beaux jours des sanatoriums, à mon séjour ici d’il y a deux ans ; et ces jours qui se superposent tiennent ensemble par l’esprit du lieu, que je retrouve 4 heures après lorsque je m’étends, cassé, sur le lit de la chambre 119.
Ai reçu un mail d’une femme qui prépare un livre sur les arrosoirs, à Berlin ; elle a appris par une connaissance commune que j’ai fait autrefois des photographies de ces objets. Elle me demande de lui en envoyer. Vais le faire, sans commentaire. Pas mécontent si elle me demande des explications complémentaires, elle m’obligera à réveiller mes intentions et à expliquer pourquoi j’ai mis ce projet à la cape. Bougrement intéréssé par ce qu’elle va en faire.
Rien à dire de la Dent Blanche et du Cervin, ils durent, avec les autres, sans dormir.

Jean Prod’hom