Je quitte ce matin la Tzavannes

Je quitte ce matin la Tzavannes tandis que Sandra, Valérie et les autres terminent les rangements. Me sens à nouveau un peu coupable. Chausse mes raquettes pour retrouver les traces de mon expédition de dimanche passé, passe le torrent de l’A disparu dans la neige. Puis tire au sud, peu avant le Roc de Cornet, sur un chemin qui rejoint par les bois le Tomeley, au bout de l’arête, l’entrée de la Combe, avec à l’ouest la Tour de Bavon. J’aurai gagné près de 400 mètres d’altitude et une belle fatigue. Le coup d’oeil vaut la peine et nous inviterait à poursuivre. Le danger est trop important, des coulées de neige ont fini leur course dans le lit du torrent. Ne m’y attarde pas. Longe le bisse de la Tour, invisible à cette époque de l’année, je croise deux vieilles personnes fluorescentes qui se rendent au Tomeley. J’avance péniblement, les raquettes dans cette neige ramollie suffisent à peine, je décide de rejoindre le télésiège qui me conduit au Bar des neiges. Il y a du monde, on y sent l’excitation des foules exigeantes, chacun se croit plus important que son voisin. On mange tous ensemble une dernière fois avant de se séparer.
Peu de trafic sur les routes, j’essaie de remettre à leur place les montagnes qu’on laisse derrière nous. Esquisse dans la tête la carte vivante de mes balades.
Coup d’oeil en arrivant, les crocus jaunes sont au rendez-vous devant la véranda. J’en compte quatre, les photographie. L’eau coule à la fontaine, il y a un air de printemps. Sandra part pour Moudon avec Louise pour faire de la physio. Lili reste à la maison pendant que je vais récupérer Arthur à Ropraz. Son camp s’est bien passé, ils sont allés voir la mer à Marseille. Le mousse a pris quelques centimètres supplémentaires. Il boîte, mais l’orteil qu’une marche d’escalier a maltraité, ne l’a pas empêché de faire du vélo.

Jean