Le fait de ne plus écrire

Le fait de ne plus écrire, ou si peu, avait définitivement éloigné celles et ceux qui l’admiraient et qui ne pouvaient plus désormais se féliciter de ses succès. Elle ne vit dès alors plus que quelques-uns de ses amis, jeunes et moins jeunes, qui attendaient d’elle en montant à Pra Massin, comme moi peut-être, qu’elle leur parle de ce qui la tenait à l’abri des séductions, du désoeuvrement et de l’effroi, mais sur quoi elle demeurerait muette jusqu’à la fin.
Être au mieux, avait-elle écrit un jour sur l’un des billets qu’elle empilait sur le buffet de la cuisine, un point aveugle éclairant de proche en proche jusqu’au plus lointain ce que longtemps on a cru comprendre, forcé que nous sommes de le remettre un beau matin à l’endroit et de lui offrir le corps et les compagnons qui lui manquent.

Version 2