Le temps de celui qui n’est plus bute contre la pierre sans se rompre. Le vivant le sait lorsqu’il revient sur cette durée, ce bout de vie qui aurait été tout autre si on n’avait pas tardé à l’avertir. Le voici troublé d’avoir été tenu dans l’ignorance, sur le point même d’en charger celui qui s’est tu, il attend que l’autre s’en explique. Rien ne vient, le mort a abandonné la partie. Au vivant de lui pardonner sa lâcheté.
La mort décidément – ou la conscience – fausse le jeu et rend la vérité impossible, les croyances se superposent, il faut du courage pour vivre lorsqu’on est vivant.
Jean Prod’hom