Les fers de lance sont épaulés par des hommes qui ont baigné dans le secret des dieux. Ce ne sont pas des mercenaires, bien au contraire, mais des hommes épris de justice qui font caisse et cause communes, espérant qu’un peu de lumière rejaillira sur eux.
Ceux que l’infidèle a adoubés lui ont juré fidélité.
Ce sont les porteurs d’eau, les infatigables courtisans qui assurent de courbette en courbette l’extension du territoire. Quelques flatteries sur leurs flancs rassasiés suffisent à ce qu’ils ne quittent pas les lieux.
Aux infidèles qui n’ont pas installé derrière eux un vide sanitaire, tôt ou tard les compromissions.
C’est de l’arrière que la trahison remonte jusqu’à l’infidèle, il aperçoit alors la foule et les armes dans son dos.
On devrait pouvoir choisir ses fidèles, dit l’infidèle, et d’un coup sec il détache l’essaim des courtisans accrochés à ses basques.
– Sois fidèle à rien mais infidèle à quoi.
Un flocon, un poème, délicieux, transparent, nu comme un ver.
Jean Prod’hom