Palerme / 17 heures
Cher Pierre,
Nous avons ce matin, Arthur et moi, fêté Pâques et baptisé Clara, Giuseppe, Flavio, Renata, Marco et Giovanni dans l’église de Santa Maria La Nuova, tandis que Sandra et les filles allaient faire un tour de ville en triporteur.
Nous nous sommes retrouvés à un peu plus de midi, direction Santa Maria Vergine: bus 101 jusqu’à la Piazza Croci, puis 731 jusqu’à cette plage de quartier qui vaut le détour, au pied du Monte Pellegrino où sainte Rosalie trouva refuge. Un dernier bel après-midi au bord de l’eau, à bricoler l’avenir en mettant bout à bout ce que les hommes ont préféré confier à la mer mais que celle-ci a rejeté; Arthur en a tiré un aéroglisseur, Louise un radeau de luxe, Lili un bateau pneumatique et Sandra un sous-marin: la mise à l’eau a été émouvante.
Ils m’ont bien aidé aussi à collecter quelques-uns des restes de la beauté du monde, on a même fait une exposition. Puis les enfants se sont baignés et on est rentrés.
Ah oui, j’allais oublier, on a donné le ballon orange acheté à Cefalù à deux petites filles qui se bronzaient, impossible de l’emporter dans l’avion. On en a profité pour faire la causette; elles sont d’ici, habitent l’un des immeubles qui regardent la mer, leur père est pêcheur; elles vont dans une école qui se situe juste après le cimetière mais aujourd’hui c’est dimanche et demain c’est encore les vacances, elles sourient, l’une a le bras dans le plâtre. Il faut se séparer, ciao, ciao, et grazie. Lorsqu’on se retourne un peu plus loin, les deux filles sont debout, elles courent en tous sens, utilisent leurs mains et leurs pieds, elles ont adopté notre ballon.
Amitiés
Jean