Bibliothèque / 21 heures
Sandra se lève à cinq heures, je l’aperçois une seconde, une silhouette, et me rendors. Emmène A. et Lili à 9 heures à Forel; Tornade est couché dans le pré, avec une pie à ses côtés, les filles s’en étonnent; Peluche et Charlie ne quittent pas la balle de foin. Je file à Oron remplir un chariot de marchandises qui devraient assurer notre survie jusqu’à vendredi prochain.
À la boucherie d’Oron, on est sur un nuage, la patronne débite de la viande séchée en regardant au loin, rêveuse, je m’inquiète mais elle sourit large, ce n’est pas la fatigue, les vacances ne lui manquent pas, elle n’attend pas le week-end; bien au contraire, un téléphone les a avertis ce matin à 9 heures que la fine fleur des bouchers et charcutiers suisses de la Mefa réunis à Bâle leur avait attribué des lauriers. Son mari, elle et leur équipe ont gagné en effet deux médailles d’argent pour les deux produits qu’ils ont présentés, un pavé de porc au poivre et un saucisson de bœuf, conçu à partir d’une ancienne recette de saucisson de mule fabriqué du côté d’Arles.
Le patron se rend à Bâle demain pour y être officiellement décoré, toute son équipe l’accompagnera mardi prochain pour fêter leur succès et se réjouir de la reconnaissance de leurs pairs. Pas question de prendre une voiture ce jour-là qu’ils veulent pouvoir arroser, ils monteront dans le train à Palézieux.
Je reprends les filles à Forel, dépose A. à Mézières et fais une halte à la laiterie de Corcelles. Après-midi studieux, le dernier autour de Jankelevitch et des artes moriendi.
Lili et A. se sont faites toute belles, il y a fête à Moille-Margot, je les y conduis, puis lis au bistrot, en attendant Louise, un texte amazonien d’Alfred Métraux intitulé Le Caractère de la conquête des Jésuites. On rentre, Louise n’a pas très faim mais le sourire. Elle mange des chips et trois quartiers de pomme, je finis la soupe. En route pour une visite sur Google Earth de Santa Ana de Chipaya.