Corcelles-le-Jorat / 12 heures
Difficile de ne pas mettre en relation, à nos latitudes, l’histoire du livre avec celle du poêle; on attend en effet du premier qu’il procure à notre âme frigorifiée une chaleur comparable à celle que le second offre à notre corps. N’en restent que des cendres.
J’allume un feu, le jour est blanc; Sandra est descendue au marché, Louise dans le train pour Valleyres, Arthur bat la campagne.
A 10 heures, j’embarque l’amie de Lili à Mézières, qui lui raconte son stage de vétérinaire. Elles partagent leurs expériences: soins dentaires – détartrage et extraction -, percements d’abcès, fausses couches, mais aussi et surtout stérilisations et castrations de nos amies les bêtes. Que du bonheur, semble-t-il; cette semaine n’a pas entamé leur rêve.
Longue promenade avec Oscar dans la bise; je crois avoir trouvé un point d’appui pour mon entreprise, assez éloigné pour l’embrasser dans son ensemble et pour donner aux voix qui l’habitent la possibilité de s’intercaler, et donc d’intervenir, de se concerter, de se relayer, d’interférer, de se contredire, de se relancer. Ombre, lumière et point aveugle.
Dire la vérité suppose parfois qu’on s’en éloigne, non pas qu’on le veuille, c’est en effet elle qui l’exige en nous repoussant plus loin chaque fois qu’on croit y toucher. Jusqu’à nous renvoyer à l’endroit même où l’on est, dans ce que nous sommes, c’est-à-dire là où elle nous a mené dans ce que nous sommes devenus.