Si tu le veux

samuel-cour-mottier

Le sorbier n’atteindra pas le ciel, c’est sa manière à lui de consentir sans trembler. On a beau dire et faire, quelque chose barre la route que l’homme suit, et ce quelque chose il l’y a mis, et ce quelque chose est tout autant la fin que la route qui y conduit. Qu’il soit infini ou sans issue, le chemin divise, rien ne recollera les talus.

Être de nulle part et aller nulle part, remiser les échelles, demeurer inconnu dans son aire, l’arbre plutôt que la bête, la candeur plutôt que la peur. Un verger, un enfant y cueillera un jour des fruits.

Si tu le veux.

Jean Prod’hom