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Il suffit que le soleil enflamme les gouttes d’eau qui perlent à l’extrémité des branches des mélèzes pour que les promesses rapiécées, les projets en mitaines, les arrière-pensées couleur de cendre, les soucis fausses-écharpes reculent. Et on remise tout, et on va sur les chemins. Le garçon se remet à sautiller, lance son diabolo, s’étonne lorsqu’il pince les fruits charnus des impatientes, et il recommence, sautille, lance, pince et on est heureux. Jusqu’à la prochaine averse de septembre qu’il verra jeter son filet dans le jardin, rêveur derrière la vitre muette de sa chambre.

Jean Prod’hom