Dimanche 24 avril 2011



L’insouciance traîne les pieds et écrit dans la poussière et le thym les principes d’un bonheur sans queue ni tête. Tu te laisses glisser à l’arrière, le long du lit du Lez. Les coquelicots battent des mains, je devine le vent passer sous ta jupe, près des piles d u vieux pont, entre Grignan et Colonzelle par le Lez. Les enfants font de longs détours, débordent du chemin, leurs jeux font d’interminables méandres, prennent à témoin les roseaux qui hochent du chef. Ils conçoivent des gris-gris un sac à main ou des boucles d’argent, puis passent le gué pieds nus, les rires en grappe et, tandis qu’ils s’éloignent dans le vieux village, j’entends au loin, du côté de Chamaret, les aboiements étouffés d’un cabot oublié dans un vide-poche.


Jean Prod’hom