On se réveille à point d'heure



On se réveille à point d'heure, en dépit de notre volonté clairement exprimée la veille de ne pas brûler les heures qui nous restent lorsqu'on a accompli le nécessaire. Nous sommes en vacances pour 15 jours, et la première matinée sera embrumée autant dedans que dehors. Jeremy nous amène ses trois enfants qui resteront avec nous jusqu'à dimanche matin. On se retrouve à près de midi pour un déjeuner qui devrait les faire tenir tranquilles jusqu'au soir.
Balade à vélo jusqu'aux Censières avec Louise et les trois petits de Ropraz. Des familles y terminent un repas de fête, elles n'ont pas tout à fait quitté les Balkans, on boit au goulot de la fontaine. On continue dans la boue, à côté de nos vélos, des têtards essaient de trouver une issue dans les flaques qui se sont formées sur les chemins. On aperçoit Arthur et Dylan qui nous rejoignent et prennent les devants de la colonne. Dans l'un des affluents de la Corcelette, en-dessous du Chauderonnet, j'aperçois des oeufs de grenouille.
Ni une ni deux, je m'attaque au nettoyage de l'étang, je retire deux brouettes d'algues, de boue et de feuilles mortes. Odeur de pourriture. On dérive l'eau de la fontaine pour remplir cette gouille qui tient le coup depuis une dizaine d'années. J'indique aux enfants l'endroit où j'ai aperçu des oeufs de grenouille. Je ne les revois plus pendant deux heures, ils reviennent avec une salamandre.
Tandis que Sandra et les 6 enfants regardent les Intouchables sur le beamer, je vais faire le petit tour. L'herbe a soudain verdi et trois chevreuils se hasardent dans le pré de Jean-Paul, je redescends par la Mussilly. Les foyards, à l'avant des sapins et avec derrière le rougeoiement du soleil, prennent une teinte violette.
Je complète la déclaration d'impôts 2012, rapidement à ma grande surprise. Pas de déductions spéciales, pas de travaux dans la maison. La déduction forfaitaire n'aura bien sûr pas de bons effets sur la facture finale mais aura raccourci fortement l'opération que je termine avant 11 heures.
Visionne Le Mani sulla città que Francesco Rosi a réalisé à Naples en 1963, pour dénoncer la collusion des politiques et des promoteurs immobiliers. Belle démonstration traitée à la manière d'un polar américain, des plans extraordinaires : l'effondrement de l'immeuble du vicolo Sant'Andrea, les carrières de tuf, les quartiers nord de la ville vus d'avion, et le charme du noir et blanc de ces années-là.

Jean