L'autofictif 1961

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Une épingle suffit à fixer l’éphémère.

N’existent somme toute que deux espèces d’écrivains, écrit Chevillard (L’autofictif, 1961), celle qui conçoit la littérature comme l’art de relater au plus juste notre commune expérience du monde…, et l’autre qui la conçoit, au contraire, comme un geste de séparation, d’affranchissement, et l’art d’ordonner une représentation du monde originale.
Il conviendrait pourtant d’ajouter que c’est en rédigeant au plus précis les actes de cette expérience universelle que plusieurs écrivains de la première espèce s’en sont affranchis le plus résolument et en ont fait voir une représentation inédite. Et qu’à vouloir offrir une représentation du monde originale, la plupart des écrivains de la seconde n’ont fait que mesurer, sans la surmonter, la résistance que leur ont opposée les principes d’identité, de non-contradiction et du tiers exclu.

Là où il n’y a pas de code, on le frise.

Jean Prod’hom