Dimanche 13 mars 2011


Pour Joachim Séné

En mémoire
loin très loin
le passage des bombardiers
à mes pieds
sur le bitume
l’animal écrasé

sept cent soixante-huit grenouilles
encore invisibles
sortent de terre

trente-neuf ont pris les devants
sur la glace de l’étang
rampent
désarmées

un peu trop tôt
pas sûr qu’elles tiennent le coup

elles écrivent dans la précipitation
l’alphabet des malentendants

Jean Prod’hom
19 mai 2011