Il fait beau dans le désert du Neguev, le ciel est bleu, bleu sombre. Des soldats à la combinaison légère, manches retroussées, sont perchés sur le dos de leurs chars roses et puissants – ils ont la teinte des rochers du Tregor lorsque le soleil les caresse le soir. Les soldats visiblement désoeuvrés font sécher haut dans le ciel le drapeau étoilé bleu et blanc de l’état d’Israël tout juste sorti du salon-lavoir, ils sourient, voilà des hommes qui saisissent toutes les occasions de se réchauffer et qui ne vont pas au travail à contre-coeur. C’était avant-hier à la frontière de la bande de Gaza.
Mais ce matin il pleut sur Israël, et on peut observer sur la carte publiée à 0 heure 45 par l‘Israel Meteorological Service les températures prévues pour cet après-midi: il fera 16 degrés à Tel Aviv, 11 à Jérusalem, 16 à Haïfa… Quel temps fera-t-il à Gaza?
J’ai beau chercher, aucune trace de ce nom! La ville de Gaza a-t-elle disparu? La bande de Gaza a-t-elle été arrachée? Ni blessure ni cicatrice?
Le soleil insiste dans le désert du Neguev.
Jean Prod’hom