Ce ne sont pas les livres que je regretterai mais les bibliothèques, le réseau dense de leurs travées, l’absence de lignes de fuite, de perspective, l’ordre presque immuable des choses, la vulnérabilité des êtres que j’y rencontrais, les grandes baies vitrées, le temps qui ralentissait, la lumière qui s’attardait, les secrets qui mijotaient, l’ignorance et les songeries, le désoeuvrement, les innombrables chaises vides autour des tables nues et la promesse d’un silence que la nuit qui tombe ne ferait pas taire.
Jean Prod’hom