L'Auberge du Lion d'Or

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Sandra s’en va tout à l’heure avec des amies à Saint-Luc. L’été est revenu, j’ai réfléchi à l’invitation que m’a faite Romain hier, en dis quelques mots à Sandra lorsqu’on descend de la Moille au Blanc, elle m’encourage à mettre le pied dans l’affaire. Pourquoi pas si on accepte que je la rejoigne avec les moyens qui sont les miens et une idée qu’il me siérait de filer quoi qu’il arrive. J’ouvre donc un dossier que j’intitule Journal d’une résidence.
Quelques hirondelles viennent me saluer devant la bibliothèque, ne sais pas trop quoi en penser, elles volent bas et semblent agitées, décide finalement de m’en réjouir. Arthur travaille dans sa chambre, il s’y était engagé hier devant le zoo de Servion ; mais dans son lit, ça ce n’était pas prévu.
A l’instigation de Louise qui a sorti de la sous-pente les caisses de lego, les grandes manoeuvres ont commencé au fond du couloir, j’ai mis au four une tarte aux pruneaux, me voici libre jusqu’à midi. Prends plus de temps que prévu pour télécharger L’Ardent Royaume que Jacques Chessex a écrit à l’Auberge du Lion d’Or de Montricher, c’était en 1974, ou 1975, Chessex y séjourna 6 mois. Arthur m’aide à importer ce récit sur l’IPad, en usant de Bluefire Reader qu’il faut d’abord télécharger. Et ça marche. Il me regarde de haut, j’en suis ravi.
Je lis lis les premières pages, l’action se déroule dans un café de la vieille ville de Lausanne, la Pomme de Pin. J’y ai poussé à plusieurs reprises la nuit jusqu’à ses derniers retranchements, on le croyait, alors que que l’université s’apprêtait à quitter le centre ville pour le ghetto du bord du lac et que nous avions vingt ans. Jacques Chessex écrit donc à l’Auberge du Lion d’Or de Montricher L’Ardent Royaume, un récit qui a pour cadre le restaurant de la Pomme de Pin dans lequel Raymond Mange rencontre Monna… Hâte de lire la suite.
David est champion du monde en Autriche. On se réjouit, je pense au travail qui a précédé cette victoire, aux sacrifices des uns et des autres, à l’engagement de ses proches, à son entraîneur. La presse n’en parlera pas ou trop tard. Dommage.
On mange à la véranda, 26 degrés dehors. Arthur et Louise vont promener Oscar pendant que je range la cuisine et prépare les affaires de bain. Une heure de route avec les fenêtres ouvertes, la Dent Favre, le Petit et le Grand Muveran derrière un rideau de soie, les enfants sont agréables. Du monde aux Bains de Lavey, des familles, des amoureux, des abonnés, et une petite fille handicapée qui intrigue les enfants mais dont on ne parlera finalement pas. Louise et Lili ont compris qu’il est souvent préférable de ne rien dire d’autant plus que tout est dit.
On s’arrête au retour aux Tramways d’Epalinges, du monde en pagaille, il faut attendre, on fait l’état des lieux : plus de cent trente clients, trois serveurs, trois cuisiniers et un pizzaiolo, deux personnes au buffet, une autre à la plonge, le patron est absent.
Je sors Oscar, il est comme un morceau de charbon dans la nuit, des jeunes gens ont fait un feu à la Moille au Blanc et ont dressé une table. Je crois bien qu’ils ne nous ont pas vu passer.
Louise va se coucher, Arthur regarde Demain ne meurt jamais sous les combles, Lili Joue-la comme Beckham à la bibliothèque. J’écris ces notes puis reviens à Montricher, à l’Auberge du Lion d’Or, à Mange, à Chessex, à la Pomme de Pin et à Monna.

Jean Prod’hom

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