C’est comme deux gouttes d’eau qui tracent leur route sur la vitre d’un train, deux gouttes d’eau qui se frôlent, c’est comme le doigt de Dieu sur la corne de l’escargot, la naissance d’Adam à la Sixtine, la neige qui devient grise, ce qui rétrécit, ce qui grandit, les premières fleurs, le vert qui éclate de partout, les guerres coloniales, un foulard aux motifs floraux, la mémoire, c’est comme une larme, un buvard, la vague que boit le sable, c’est comme une goutte d’eau qui ne tient plus que d’une seule main à la gouttière, une hésitation qui s’attarde, un manège, la mystérieuse saison.
Jean Prod’hom