Cher Jean,
Vous n’êtes pas seuls, au Jorat, à craindre que le soleil vous oublie. On est quelques-uns, je suppose, en grande banlieue et ailleurs, à imaginer qu’il n’y aura pas de fin à la saison désastreuse où le monde est entré. Non seulement elle a envahi le ciel mais la terre elle-même – avec les élections primaires de la droite et la sourde menace de l’extrême-droite, en France – s’en trouve assombrie. L’âge où j’atteins a certainement sa part dans le sombre environnant mais celui-ci existe indubitablement par soi. Je serais bien en peine de te donner espoir et consolation mais la mélancolie qui vous gagne, dans vos montagnes, sera peut-être un peu moins difficile à supporter si vous savez qu’elle est largement partagée.
Amitiés.
Pierre