On peut évidemment commencer par le commencement, puis aller de cause en cause, de raison en raison jusqu’à la fin ; on peut également commencer par la fin et continuer, imaginer honorés les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 : un cessez-le-feu généralisé qui se prolongerait indéfiniment, une résolution heureuse des rapports marchands, le temps retrouvé.
Personne ne semble tout à fait prêt pour cette aventure, comme si au coeur de ce rêve une tension le faisait bégayer, une tension entre ce à quoi on songeait tandis que les conflits faisaient rage – vivre enfin ! –, et le désarroi que procureraient cette paix perpétuelle et le temps retrouvé – pour quoi faire ? C’est dans l’idée de lever cette crainte et préparer le chemin des générations futures que nous pourrions demander à un groupe d’hommes et de femmes courageux, triés sur le volet, de vivre comme si notre monde était en paix, avec pour seule butée celle de leur mort.