Riau Graubon / 8 heures
Il n’est guère raisonnable de se pencher sur la manière dont le jour s’accommode de la nuit, dont ce qui est dit croise l’ombre de ce qui est, de faire sauter la digue qui les tient éloignés et d’approcher dans la grande quincaillerie le point où ils se croisent et font du bruit. Ou de s’aventurer dans l’écriture, là où la langue anéantit ce dont elle aurait voulu garder la trace.
Occasion inouïe et tragique pourtant, celle de pouvoir donner naissance à des récits et des mondes, de voir chacun d’eux se lever et se coucher dans la nasse de l’autre, nous obligeant à claudiquer et à passer de l’autre côté du rideau: deux fois comblés, deux fois orphelins.