Riau Graubon / 18 heures
Le soleil termine ses premiers travaux de l’année, éponge les chemins retournés par les travaux de débardage, les mélèzes ont débourré. Elle, elle revient à petits pas du refuge de la Moille-aux-Frênes, sort de ses poches cinq morilles qu’elle a dénichées dans un coin qu’ils étaient seuls à connaître, elle en est la seule dépositaire désormais. J’ai beau tendre l’oreille, elle ne m’en dira pas plus.
Elle marche pour écraser la solitude qu’il lui a laissée; elle la devinait mais c’est pas comme elle pensait. Marcher, que faire d’autre. Elle est montée cet après-midi aux Chênes, a mordu sur Villars-Tiercelin, passé au-dessus du Chalet-d’Orsoud; elle redescendra tout à l’heure par la Moille Cucuz. Plus de dix kilomètre, la pluie fera du bien, il y a tant à faire.