Lausanne / 10 heures
Après cela, Lié-tseu conclut qu’il n’avait encore rien appris. Il rentra chez lui et ne sortit plus pendant trois ans. Il remplaça sa femme à la cuisine, il nourrit les cochons comme si c’eussent été des hommes et remplit indifféremment toutes les tâches ménagères. Il cessa de ciseler et de polir pour retourner à la simplicité première, reposant en lui-même comme une motte de terre, se maintenant scellé au milieu de l’agitation, et resta uni de la sorte jusqu’à la fin de ses jours.
Jean François Billeter, Tchouang-Tseu