Payerne / 15 heures
Le domaine sur lequel la colonie de Payerne s’établit en 1872, à trois bons kilomètres de l’abbatiale, s’avéra rapidement trop petit pour loger et occuper tous les détenus, si bien que les responsables de l’établissement pénitentiaire, de travail et de correction, demandèrent au Conseil d’Etat de pouvoir disposer de nouvelles terres. Le Gouvernement n’ouvrit sa bourse que partiellement.
Une partie des colons fut donc chargée, sur place, d’élargir la route de Payerne et de canaliser l’eau de La Bretonnière, captée à quatre ou cinq kilomètres au sud du centre-ville, les colons n’auraient plus à boire ainsi l’eau de la Petite Glâne, une eau si douteuse que les médecins avaient recommandé à Louis Baud, le directeur de la colonie, de couper avec un tonique quelconque, eau-de-vie-ou absinthe.
On envoya aussi des détenus sur des chantiers publics, au bord du lac de Neuchâtel que les autorités avaient décidé d’aménager, suite à l’abaissement de ses eaux: à Chevroux entre 1880 et 1884 et à Cudrefin entre 1881 et 1886; mais également dans les bois qui appartenaient au canton sur la commune de Villars-Bramard, malmenés en 1879 par les orages.
D’autres enfin se rendirent dans la plaine de l’Orbe où les travaux d’assèchement des marais se poursuivaient.
(Sources: Henri Anselmier, Les Prisons vaudoises 1872-1942)