Poèmes des villes et des vieux quartiers, des passés qui s’attardent, des chenaux percées et des pavés polis, poèmes des ghettos ouverts aux quatre vents et des sursis, poèmes des résistances muettes. On y craint les regrets comme la peste, regret d’avoir agi sans retenue, d’avoir barré la route au passé auquel l’avenir s’abreuve, d’avoir voulu obtenir la transparence par le vide. Il y a dans le silence des éprouvés un courage qui ressemble à de la bonté.
J’entends ce matin des voix, le soleil s’est glissé dans la rue après la pluie, ombres et lumières, colombages, travaux légers, planches remplacées, fuites épongées. L’eau coule à flots dans la fontaine, c’est sûr, il y aura des salades dans le potager, on suspendra nos linges à l’étendage et on entendra du haut en bas du quartier le cantique des degrés.
Etienne Rouziès | Olivier Savoyat
Quartier des éprouvés | VOIXéditions
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