Cher Jean,
Comment ne pas s’étonner, encore, de la dissemblance entre nos voisins helvètes et nous. Nous sommes brutalement sortis du religieux voilà deux siècles quand il imprégnait la conduite de votre vie et attirait chez vous Italiens, Anglais et bien d’autres encore, sans doute.
Mais nous portons ensemble le deuil des communautés rurales que le siècle dernier a emportées et nous accommodons mal de ce qui leur a succédé. Les peuples d’Europe s’étaient ingéniés, des siècles durant, à donner une touche distincte, murie, belle à leur habitat, des plus petits villages aux grandes métropoles. Trente années de folie furieuse ont laissé partout d’uniformes pans de murs, des champs de ruines. Il n’est pas jusqu’aux plantes, au bêtes qui ne soient menacées. On les retrouve avec plaisir, émotion, dans tes pages.
Septembre a fait son entrée et c’est, comme chaque fois, un pincement au cœur.
Merci.
Amitié
Pierre