Lipari

Lipari / 15 heures 

Avec mes camarades d’école, nous allions tous les jours à la plage de la Bazzina, trois brasses de rivage chargées de naphte arc-en-ciel, où l’on pouvait trouver dans les rochers des grenades, des douilles, des cartouches, des mines, des bidons d’essence vides, et même des armes que la mer nous apportait comme des trésors de guerre. […]
Parfois, nous trouvions une bouteille contenant un message, œuvre de quelque marin qui transitait dans nos mers. On cassait aussitôt nos tirelires et on se cotisait pour acheter un timbre et l’envoyer à l’adresse indiquée sur l’enveloppe.

Benito Merlino, Une enfance éolienne, 2011

Entre Milazzo et Vulcano

Mer Tyrrhénienne  / 18 heures

Le bateau quitta Milazzo accompagné par un couple de mouettes. Le vent avait déchiré les nuages et soufflait maintenant sur les vagues. Deux heures de navigation plus tard, ils aperçurent les coulées d’ocre brûlée sur les flanc de Vulcano et une légère brume qui s’élevait au-dessus du cratère. Les enfants criaient d’étonnement mais le son de leurs voix s’engloutissait dans le silence.

Benito Merlino,, Une Enfance éolienne, 2011