Mussilly

Riau Graubon / 17 heures

Un élève vient me saluer ce matin avec un large sourire; il m’informe avant d’entrer en classe qu’il a tenu dans ses mains, dimanche passé, un magazine dans lequel il a découvert un texte que j’ai signé. Il me le signale avec le ton de celui qui souhaite communiquer une bonne nouvelle à la seule personne qui l’ignorerait encore; il me confie enfin l’avoir lu. Je m’en réjouis et lui demande, pour éviter tout malentendu, s’il se souvient de son titre; il hésite quelques secondes avant de répondre: Vivre et mourir sans fin.
Cette approximation me séduit et je prends conscience que la proposition du gamin aurait pu, avec quelques aménagements, remplacer avantageusement le titre qui m’a alors semblé s’imposer: Vivre et mourir vivants. A la réflexion pas exactement, ou mieux: ce titre alternatif constitue en effet une invitation à écrire un texte qui reprendrait et prolongerait, en la bonifiant, la teneur de celui que j’ai commis.

Moille-aux-Blanc

Corcelles-le-Jorat / 16 heures

Il y a pas mal de place sur les côtés, disait-elle. A côté de ceux qui prennent les devants et de ceux qui assurent leurs arrières.

Col de Jaman

Caux / 15 heures

Si l’inconnu rencontré cet après-midi sous la Dent de Jaman disait aimer les cols et les gorges, s’il admettait que l’homme ait pu lancer des ponts par-dessus les vallées et les rivières, il se disait révolté à l’idée qu’on ait pu détourner ces dernières de leur cours, ou pire, qu’on ait pu leur couper l’herbe sous les pieds en creusant galeries et tunnels sous leur lit.