Le temps passe

Etang de la Montagne du château

Cher Pierre,

Le temps passe, je relis quelques-unes de tes Notes et pense au printemps qui, dans ta vallée, a un peu d’avance sur le mien. J’imagine que ta vie de retraité et de confiné ressemble à la mienne; et j’espère que le vaccin te protège désormais de l’invisible ennemi.
 
Quoi qu’il en soit, je vis un peu retiré de tout depuis septembre 2018, attelé à une tâche qui exige de moi pas mal de forces; j’en garde un petit solde pour faire un peu de jardin, marcher, lire, faire des courses, préparer à manger à ceux qui sont au front: Sandra, Louise, Lili et Arthur, qu’il faut nourrir le soir. Et ceux-ci en grandissant ont gros appétit.
 
Si je t’écris, c’est aussi pour te dire mon inquiétude. Plus de deux ans déjà à l’établi pour écrire un texte qui devrait comprendre un prologue et quatre chapitres. Je peine depuis quelques semaines sur le quatrième – peut-être parce que la mort y est très présente –  jusqu’à me demander si tous ces efforts valent bien la peine et ne sont pas vains. 
 
Je n’ai encore fait lire à personne le prologue qui relate la genèse de mon entreprise. C’est elle que je voudrais te soumettre, si tu en as le temps. Ça me donnerait peut-être le ressort de terminer cette difficile partie.
 
Voilà, cher Pierre, et si les tâches qui t’attendent sont nombreuses, n’hésite pas à écarter ma demande, je comprendrais: la vie est si courte et le temps parfois presse.
 
Avec toute mon amitié.
Jean

Février 2021

Avalanche de la Cime de l’Est
dans le lit du Saint-Barthélémy,
sous les Rochers de Gagnerie (La Vierge)

Chez Charles Gross au Trétien
ancien hôtel des Dents-du-Midi
bruyère, premières abeilles et papillon

10h30: visite de l’hermine

Bords de saison


Du côté de la Valsainte / Cerniat

Enchantement

Il y a des petits livres qui sont à la source de grands enchantements. Leur origine, l’attente qui les a nourris et qui les habite, le dispositif auquel ils obligent leur auteur font leur rareté. Celui-ci m’a fait aimer comme un fou les gens qui m’entourent. Il m’a rappelé, sans faire de bruit, que nos vies se ressemblent et que je suis l’autre quel qu’il soit, au moins un instant. Ce sont nos vies qui en sont les bénéficiaires et qui, d’un coup, s’élargissent.  

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