Il aura suffi de deux jours à Crans-Montana pour que je me mette à parler de dollars et d’euros, de yorkshires et de zones à bâtir, de faillites, des fils Hariri, de David Halliday ou de Roger Moore. Et voilà que cet après-midi déjà je me retourne sur les ronflements des limousines devant la boutique de chez Carmelo, je veux en avoir le coeur net, mais pas de prix sur les pare-brise.
Au Senso, le soleil ne s’est pas levé. Des hommes d’affaire ont rejoint des retraités aisés, ils boivent dans de grands verres évasés des vins sucrés, assis dans d’épais fauteuils de cuir noir à l’abri des intempéries et de l’esprit, sous les jupes d’un luxe épuisé. Ce soir je lirai Gala.
Jean Prod’hom