Sa mère n’a jamais voulu savoir où il était, lui non plus. Alors elle l’a mis ailleurs et le voilà nulle part. Il lui raconte que tout va bien, elle se paie de mots, propos sucrés et sourires de satisfaction. Le gamin, yeux de fouine, lance des pierres et tire des lignes avec un cheveu sur la langue.
Défaire les empilements, tailler des marches. Ni forceps ni ruse. Aller, aller jusqu’à ce qu’on y soit, tout au bout. Le gamin s’abandonne à son nouvel état, il suffoque, large sourire dans une déferlante qui le fait aller en tous sens, mais en un autre sens cette fois. Le voilà quelque part et personne à qui parler. La moitié du chemin est faite.
Surtout ne pas broncher, ne rien ajouter.
Jean Prod’hom