C’était hier après-midi

C’était hier après-midi entre Denens et Vufflens-le-Château, la pluie avait cessé et les nuages s’étaient écartés de chaque côté de la Venoge. On s’est régalés de chasselas en parlant de choses et d’autres, des riches et des pauvres, d’écriture, du lac, du ciel, du Jorat. Et de l’extraordinaire destin de l’homme contemporain.

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Tiré de son lit à 5 ou 6 ans pour se rendre chaque matin pendant une dizaine d’années dans un établissement de formation obligatoire, le petit homme devenu grand descend à la mine durant quarante ou cinquante ans.
Il est invité alors, s’il n’est pas mort, à refermer la parenthèse et à reprendre sa vie là où il l’a laissée aux lisières de l’enfance ; il se retrouve les mains nues, libre à nouveau de faire ce que bon lui semble, avec pour seul horizon l’étendue et le ciel pour compagnon.

Frédéric m’écrit ce matin, il a grappillé sur le net un mot gorgé de sucre : les Espagnols ont eu en effet l’heureuse idée d’appeler ce retour à la vraie vie, la jubilación.