Riau Graubon / 16 heures
Pour autant que je comprenne quelques chose en ces domaines, je dirais volontiers qu’il existe entre le quartier défini par l’administration et le quartier construit par l’usager la différence qui existe entre une classe distributive (ou ensembliste) au sens de Bertrand Russel et une classe collective (ou méréologique) au sens de Stanisław Leśniewski.
La classe distributive, comme l’écrit Jean-Blaise Grize, est en réalité l’extension d’un concept; si q est le concept de « quartier (de Lausanne) », dire que Vinet/Pontaise est un quartier (de Lausanne), c’est soit poser que qV soit V ∈ { x | qx} et l’information transmise est la même. Soit donc la classe distributive
Q = df {Vinet-Pontaise, Centre, Maupas/Valency, Sébeillon/Malley, Montoie/Bourdonnette, Montriond/Cour, Sous-Gare/Ouchy, Montchoisi, Florimont/Chissiez, Mousquines/Bellevue, Vallon/Béthusy, Chailly/Rovéréaz, Sallaz/Vennes/Séchaud, Sauvabelin, Borde/Bellevaux, Vinet/Pontaise, Bossons/Blécherette. Beaulieu/Grey/Boisy, Zones foraines}
Elle contient 18 éléments et rien d’autre. Si bien qu’Ouchy, le stade Olympique, la cathédrale, l’Elysée, le musée de l’Art brut n’appartiennent pas à Q. Et cependant, tout cela et mille autres choses ont affaire avec le concept « quartier (de Lausanne) ». La notion de classe collective doit pallier cette lacune.
Je suis ici à la lettre l’exposé de Jean-Blaise Grize.
Prenons un autre exemple. Soit la classe distributive R = {Riant-Mont, le Petit Parc, la Colline, les escaliers tournants, le fond du jardin}. De toute évidence R n’est pas un quartier de la ville de Lausanne, ni à fortiori celui de Vinet/Pontaise, encore moins celui dans lequel j’ai vécu. Par opposition, la classe collective engendrée par les éléments de R formera une réelle totalité. Elle sera un quartier, le quartier que j’ai habité enfant et comprendra la boulangerie, Jean-Pierre, Edith, le fond du jardin, des brises, etc
(A suivre)