Potager de Louise

Riau Graubon / 19 heures

J’ai l’impression qu’aujourd’hui la mémoire est beaucoup moins sûre d’elle-même et qu’elle doit lutter sans cesse contre l’amnésie et contre l’oubli. À cause de cette couche, de cette masse d’oubli qui recouvre tout, on ne parvient à capter que des fragments du passé, des traces interrompues, des destinées humaines fuyantes et presque insaisissables.

Patrick Modiano,  Discours de Stockholm

On ne revient jamais au pont de départ.

C’est idiot de faire des pèlerinages dans les lieux où l’on a vécu.

Visiter les ruines et tenter d’y découvrir une trace de soi. Essayer de résoudre toutes les questions qui sont demeurées en suspens.

Pourquoi n’y aurait-il pas, à travers les péripéties en apparence les plus diverses d’une vie, une unité secrète, un parfum dominant?

… comme quelque chose qui remonterait doucement – odeur de menthe ou feuilles de nénuphars – à la surface des eaux tranquilles d’un étang.

… comme quelqu’un qui se serait attaqué aux grandes dunes des Landes avec une pelle de plage.

Patrick Modiano, Quartier libre

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