Sortir du nucléaire ?

yverdon_est_openspace

Les dimanches et les jours de congé ressemblent toujours davantage dans nos villes et nos villages à des zones sinistrées, précipitamment abandonnées au lendemain d’une catastrophe nucléaire, tristes à mourir et sans enfants, laissées au bon soin des moineaux et de vieux qui n’ont plus le courage de recommencer ailleurs. Oui, nous avons de bonnes raisons de sortir du nucléaire.
Mais je prends connaissance aujourd’hui d’une information qui met à mal ma conclusion : dans les années 70, les enfants jouaient 3 à 4 heures dehors sans surveillance, aujourd’hui ce n’est plus que 20 minutes. Le malaise s’explique, une autre solution serait-elle donc envisageable ?
Car enfin, il suffirait que nos enfants fassent un petit effort et renoncent tout à fait à aller jouer dehors pour qu’il soit raisonnablement inutile d’envisager une sortie du nucléaire. Il serait plus judicieux en effet de rendre nos maisons étanches, au cas où, en installant pour chacune d’elles un sarcophage comme à Tchernobyl, et pousser sans crainte l’exploitation de l’uranium enrichi en son isotope 235 pour alimenter les jeux d’intérieur toujours plus nombreux de nos gamins.

L’apostrophe muette

morandi_peyres_possens_briqueterie

Celle de ces paysages qui ne recourent à aucune publicité, celle de ces visages qui ne nous sont pas destinés, silencieux comme ces portraits du Fayoum qui n’avaient pas d’autre avenir que celui de l’envoi dans la mort et dont, ajoute Jean-Christophe Bailly, la simplicité égare et confond.
Paysages visages qui ne survivront pas à l’orage, passent sans regret. Immenses par le courage et la modestie, vivant là où ils sont, avec le souffle continué de leur provenance, sans vouloir émouvoir, malgré la pluie et le soleil de midi. Beautés sans pathos, bouleversantes, si troublantes à force de se taire.