Antoine Emaz
Cambouis (28)
Penser qu’un poème n’est jamais qu’un moment de vie, aussi bien pour celui qui l’écrit que pour celui qui le lit. Ce moment n’a pas besoin d’être décisif, mais il doit amener à une plus forte intensité d’être.
Antoine Emaz, Cambouis, 2009
Cambouis (108)
Travailler comme un maçon : autant l’armature peut être grossière mais sûre, forte, autant la finition doit être fine.
Antoine Emaz, Cambouis, 2009
Cambouis (147)
Cyclothymie. Bien sûr, on va plus vite dans les périodes d’enthousiasme, on déblaie, on fait allègrement la grande lessive. Mais, dans les périodes de déprime, on va plus loin, au fond.
Antoine Emaz, Cambouis, 2009
Cambouis (173)
Il n’y a que rarement de quoi être fier. En gros, c’est aussi peu fréquent que d’être honteux. Pour le courant des jours, on se contente de rester en zone neutre, moyenne. On peut se regarder dans la glace, mais on n’y voit pas de quoi se plaire ou se détester.
Antoine Emaz, Cambouis, 2009
Cambouis (177)
Toujours se méfier du brio, du brillant. La poésie, vue de ma fenêtre, comme un art du peu, du pauvre.
Antoine Emaz, Cambouis, 2009