Le père a livré son fils à des assassins qui espéraient par sa mise à mort se donner un peu d’air. Comme le chat avec la souris. En acceptant ce destin, le fils s’est retiré du jeu et a abandonné ses frères à leur destin solitaire. Ils ont quitté le pays pour raconter son innocence et fonder ainsi à nouveaux frais ce que le père et le fils avaient dénoncé.
Le filon s’épuise, qui livrer désormais? où aller? où se retirer? où s’établir? que fonder?
Manquera peut-être bientôt ce peu de vide qu’il nous faut pour respirer, ne nous restera que notre ombre, qui le souhaite?
– Quelle autre issue?
– Prendre acte de notre finitude.
– Difficile!
– Je le crains.
– Mais que voulait exactement le père?
– Se donner, peut-être, un peu d’air.
Jean Prod’hom