Les choses vont s’inverser

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C’est le bourdonnement du moteur électrique et le frottement du câble sur les vingt-deux roulettes du premier pylône de la télécabine de la Creusaz qui me réveillent, il est huit heures. Transport de marchandises peut-être, le bruit s’interrompt, je me rendors.

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Ce sera Ovronnaz, de l’autre côté du Rhône, quelques installations fonctionnent et les pistes ne sont pas trop exposées. Mais depuis hier, quelque chose a changé pour ceux d’en-bas, on s’en rend compte à Salvan : le brouillard double le Rhône en amont de Saint-Maurice, et c’est le Chablais qui a la tête au soleil. On devine pourtant que le bouchon ne va pas résister et que les choses, comme souvent, vont s’inverser au cours de la journée. On quitte l’autoroute à Riddes, le brouillard à Leytron. Pour ceux d’en-haut, les beaux jours continuent.
Trois heures de ski : Sandra accompagne Louise qui débute avec un snowboard, j’emmène de mon côté Lili et Arthur, ils me laissent si peu de répit que je ne peux bientôt qu’espérer les suivre ; je termine mon après-midi dans un café, pensif, devant une verveine et le journal du jour.
On laisse la neige pour les bains, des bains chauds bourrés de monde. Ça fait pourtant du bien, je suis le plus vieux et le plus à plaindre, je le sens davantage chaque hiver. Il fait nuit lorsqu’on en sort. Arthur trouve une bonne adresse à Martigny, le Bistrot des Italiens où l’on mange une pizza. Nous sommes à huit heures trente à l’hôtel.
Les enfants, qui ne sont guère habitués à la télévision, la regardent dans leur chambre jusqu’à point d’heure, Sandra s’endort tandis que je termine l’avant-dernière partie du Chardonneret.

Jean Prod’hom

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