Novembre 2018

Ce coin de rue fait partie de ceux qui ne furent guère touchés par les changements des dernières trente années. A ceci près que, entre temps, est tombé le voile qui l’enveloppait à mes yeux d’enfant. Car jadis il ne portait pas encore pour moi le nom de Steglitz. C’était l’oiseau, le Stieglitz, le chardonneret, qui lui donnait son nom. Et ma tante ne demeurait-elle point dans sa cage comme un oiseau qui sait parler? Chaque fois que je pénétrais dans cette cage elle était emplie de gazouillement de ce petit oiseau noir qui s’était envolé loin de tous les nids et toutes les fermes de la Marche où ses aïeux dispersés avaient demeuré jadis, et qui avait conservé dans sa mémoire tous les noms – ceux des villages comme ceux du clan…

Walter Benjamin, Enfance berlinoise

 

Penser / classer (II)

 

 


Penser / Classer… allez savoir!

C’est ici, c’est ailleurs, ça passe par chez nous, ça me touche tout dedans et, dès lors, ça me tire vers dehors. Je lis novembre… Ça sort tout juste des éditions d’autre part. (Nicolas Verdan)

Solidarité

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Dimanche, le matin, passage du livre: voilà :


Reçois ce mot d’Eric à propos de NOVEMBRE (en librairie le 29 novembre), un mot qui me fait chaud au cœur :

« Jour après jour j’ai suivi tes pas, regardé avec tes yeux, questionné avec tes mots, guidé par ta curiosité toujours respectueuse. Très beau voyage. J’y ai appris beaucoup de choses sur une région que j’habite depuis plus de quarante ans maintenant. Merci pour ces pages qui nous installent souvent cet « état de poésie »cher à Haldas. Un livre original, initiatique aussi, en ce sens qu’il nous invite à prendre un sac à dos et à nous mettre en route à notre tour. Puis à ouvrir yeux, oreilles et cœur pour discerner dans la banalité de notre quotidien l’extraordinaire de la vie. Et rappelle par touches émouvantes qu’un dialogue est possible avec la mort, pour faire de nous des vivants.»

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Après la fin, de l’autre côté du mur contre lequel on fonce tête baissée, lorsqu’on se demandera, rêveur, s’il est bien raisonnable de tout recommencer.

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Parfois tu te demandes pourquoi tu a été si souvent retenu par l’une ou l’autre des innombrables tâches qu’exige la marche du monde, aux plus belles heures du jour, à l’écart des grandes respirations du ciel, de la terre et de leur sainte conversation.

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Vevey-La Tour de Peilz , Quai d’entre deux villes, mercredi 8 heures 20

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Passage à Froid’, Babette, Catherine, Toto, Geneviève, c’était hier, les couleurs ont passé. Où sont donc passés les rescapés de cette aventure? Tour dans le parc de Jean-Claude, j’en parle dans NOVEMBRE, une espèce d’hommage.

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Neocolor – huile et térébenthine – sur carreau de terre cuite, 1975

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Tout se rassemble parfois.. Avec une sobriété et une retenue bouleversantes.

*

Il existe décidément des rencontres où l’imprévu et l’inespéré ont leur mot à dire, et c’est miracle.

Tourronde, monadologie

La part des hommes | René Girard

Deux raisons m’ont amené à tirer de la fosse à bitume, là où il reposait, un texte écrit il y a plus de 30 ans autour de René Girard. La première raison m’a été donnée par Jean-Louis Kuffer, qui ressort de ses archives un entretien de 2007, tout à fait passionnant, avec l’anthropologue; la seconde, moins claire mais plus évidente, renvoie à mon intime conviction: René Girard et Michel Serres (celui d’après Hermès, celui du Parasite, du Livre des fondations et du Tiers-instruit) avaient vu juste sur la question de la différenciation, de la violence et de l’histoire, ou en ont donné un éclairage qui ne cesse de tenir ses promesses.
Plus modestement enfin, parce que je perçois les traces de l’enseignement de René Girard à la fin du sixième chapitre de NOVEMBRE, dans le récit du commerce auquel se sont livrés, en 1847, Louis Agassiz et Henry David Thoreau.
La légende du Grand Partage, cher à Bruno Latour, n’a pas cessé d’organiser nos activités, pour le meilleur et pour le pire.

C’est ici.

Dettes

On ne saurait vivre sans dettes, ni aller de l’avant ni revenir en arrière. Je ne me serais pas risqué non plus dans l’aventure du livre si l’hospitalité de quelques amis ne m’avaient permis, sur le net, chez eux et chez moi, de me restaurer en compagnie.
Le net aura été pour moi, pendant près de dix ans, une école et un atelier, ouverts à l’insouciance et aux quatre vents.

A tel point que je regrette certains jours la gratuité qui y régnait: dans ce territoire dont François Bon et Jérôme Denis ont esquissé un jour le contour – les Vases communicants – et dans l’auberge des 807 que Frank Garot (Lou Dark) a tenu d’une main de maître.

Chaque livre paru aura été l’occasion d’un réveil, d’une nostalgie et d’un plaisir, ceux d’avant le livre.

Je pense avec reconnaissance à Pierre Ménard, Brigitte Celerier, Loran Bart, Juliette Zara, Arnaud Maïsetti, Joachim Séné, Marianne Jaeglé, Brosseau Michel, Murièle Modély, Juliette Mézenc, Estelle Ogier, Isabelle Pariente-Butterlin, Kouki Rossi, François Bon, Virginie Gautier et Justine Neubach, qui m’ont accueilli chez eux et qui m’on fait l’amitié de déposer leurs bagages chez moi.

Je trinque aujourd’hui avec Franck Garot qui a tenu jour et nuit la boutique des 807, et salue tous ceux qui qui s’y sont succédé à la table des menteurs et des menteuses, que j’ai croisés sur le net et croise encore : Anne Savelli et Camille Philibert-Rossignol, Christine Genin et Christine Jeanney, Denis Montebello, Emmanuelle Urien, Eric Poindron, Florence Noël, François Bon, Fred Griot, Frédérique Martin, Guillaume Siaudeau, Helene Sturm, Joachim Séné, Jacques Bon, Luc-Michel Fouassier, Magali Duru, Nicolas Ancion, Philippe Annocque , Thomas Vinau, Et d’autres encore.