Dimanche 26 juillet 2009
A la fin des journées du milieu de l'été, le soleil et les trembles déroulent sur la route des Censières filant vers le sud un long ruban passementé d'or et d'ombres aux motifs hésitants qui emballe le corps de la passante lorsqu'elle s'avance sous le ciel bleu, la plastronne, la coiffe comme une Morlaisienne, coule liquide dans son dos avant de s'immobiliser à nouveau sur la route qui fuit à l'arrière.
Et si elle interrompt sa marche pour regarder l'habit, la coiffe, la traîne qu'elle était si fière de porter il y a un instant, la promeneuse est surprise de ne voir sur le bitume, à sa gauche, qu'une ombre d'encre immobile et sans nuance, sans dentelle, la sienne, que seuls quelques cailloux blancs éclaircissent par endroits.
Jean Prod’hom