Qui respire
Le vif est sans limite, mais sur le seuil la rhétorique veille. Ajouts, remplacements ou omissions volontaires, raccourcis, sous-entendus, ruses par lesquelles on laisse supposer que ce qui manque pourrait être comblé, par lesquelles on se retranche en retranchant, par lesquelles on allonge le cercle de ses amis. Or le manque surgit en même temps que le monde dont nous sommes absents. Ce manque que relaie la poésie nous prépare à débouler sous le ciel.
Qui respire.
Il est 4 heures, l’enfant a la bouche pleine, pain et chocolat, la tête ailleurs. Une phrase encore, il lève les yeux, le voici dehors avec la liberté aux pieds. Sans assistance.
Jean Prod’hom